Chimie et Electricité au début du XIXesiècle

Alessandro Volta (1745 - 1827), chimiste et physicien italien, s'intéresse au problème de l'électricité. Il construit en 1800 un appareil où des disques de zinc et d'argent, séparés par des tissus imbibés de solution acide, sont empilés. Il s'aperçoit que son appareil débite du courant.

La chimie peut donc créer de l'électricité.

La même année, Sir Anthony Carlisle (1768 - 1840) et William Nicholson (1753 - 1815) effectuent l'électrolyse de l 'eau.

Avec de l'électricité, on fait donc de la chimie.

La pile de Volta est très vite devenue un outil de synthèse et d'analyse. Humphry Davy (1778 - 1829), en 1807-1808 isole les alcalins et les alcalino-terreux par hydrolyse de NaOH et KOH. En 1809-1810, il isole le Cl2. Cela détruit la théorie des acides de Antoine Laurent de Lavoisier (1743 - 1794) car il obtient son chlore à partir d'acide muriatique (HCl), qui aurait dû contenir de l'oxygène, or ce n'est pas le cas. Ensuite, il isole N2O et met au point les lampes de sûreté : la flamme est au centre d'une cage métallique avec des trous trop petit pour propager une explosion.

Les théories électrochimiques ont été développées par Jöns Jacob Berzélius (1779 - 1848). Ce personnage très influent, établit de plus les symboles des éléments actuels, une table des masses atomiques très proche de l'actuelle, développe des méthodes analytiques, comprend les phénomènes d'isomérie, polymérie, catalyse (ces termes sont de lui...), et rédige des traités et comptes rendus sur l'état de la chimie annuellement. Il a notamment donné une théorie dualiste de l'affinité qui est la première théorie moderne de la liaison chimique. Elle est basée sur le classement des substances suivant des critères d'électropositivité et d'électronégativité (en effet, au cours d'une expérience, il constate que les hydrogènes et les métaux vont toujours vers la cathode, et que les groupements acides vont toujours vers l'anode.)

Il a ainsi pu, par une impressionnante série d'expériences, classer les 54 éléments connus à l'époque, suivant leur électropositivité (l'oxygène est le plus électronégatif mais il s'est aperçu que les résultats étaient influencés par la température et les concentrations). Il y a peu de différence avec la table de potentiel redox actuelle .

Il propose ainsi que chaque élément soit un dipôle chargé, et que pour un élément électronégatif, le pôle négatif ait une charge plus élevée que le pôle positif. Pour lui, les éléments s'unissent entre eux par interactions électrostatiques.

Cette théorie s'applique très bien à la chimie minérale et inorganique de l'époque, mais montrera ses limites avec l'apparition de la chimie organique vers 1830.

En 1853, Wudemann et Franz trouvent une relation entre la conductivité thermique et électrique et la température.