De l'Alchimie à la Chimie
de la Renaissance Au XVIIIe siècle
1) La nouvelle expérimentation chimique
Il y a un développement de la chimie des médicaments et émergence de la notion de corps pur (Iatrochimie = chimie médicinale). Ces remèdes étaient essentiellement constitués de composés minéraux (par exemple, on soignait la syphilis à l'aide de vapeur de mercure : les gens mourraient, mais mourraient guéris !).
Paracelse (1493 - 1541), médecin suisse itinérant, se rend compte de l'importance de la pureté des médicaments.
2) Développement de l'expérimentation
a) La chimie technique
Georg Bauer dit Agricola (1494 - 1555) est le fondateur de la chimie métallurgique (" De Re Metallica " : des choses métalliques).
Bernard Palissy (1499 - 1589), artiste (émaux,...) et expérimentateur (il brûla ses meubles et planchers pour alimenter ses fours : il mit ainsi au point la préparation de la faïence).
b) La chimie préparative
Jan Baptist Van Helmont (1577 - 1644) découvre l'état gazeux, individualise les différents gaz (avant, il n'en existait qu'un seul type : l'Air). Il met en évidence le gaz sylvestre (du bois) : le CO2 et pressent l'O2.
Robert Boyle (1627 - 1691) énonce le principe (tout comme l'Abbé Mariotte) "Pour un gaz, le produit de la pression par le volume est constant à température constante, pour un système fermé".
Il rejette la théorie élémentale d'Aristote et propose une classification en corps simples, primitifs ou composés et en acides, sels ou alcalis.
Il introduit les premiers réactifs chimiques (utilisation du sirop de violette pour mettre en évidence l'acidité : c'est le premier indicateur coloré).
c) La chimie des combustions
Jean Rey (1583 - 1645), médecin, publie en 1630 ses résultats sur plusieurs série d'observations et d'expériences :
"Quant on chauffe un métal à l'air, il se forme une chaux (= OXYDE )plus lourde que le métal."
Cela n'a pourtant aucun écho jusqu'à sa réédition en 1777.
Pour Paracelse "Pendant la combustion, quelque chose quitte le métal, il devient plus dense"
Pour Boyle "Le feu a un certain poids absorbé par le métal"
Rey reconnaît donc que l'air prend part à la réaction :
"Il y a interaction entre l'air et la chaux d'où augmentation du poids et conservation de la matière"
Néanmoins, l'interprétation qu'il en donne est d'ordre mécanique.
3) Le renouveau des théories atomiques et corpusculaires
Francis Bacon (1561 - 1626) exprime sa sympathie pour l'atomisme.
D. Sennert (1572 - 1637) tente une synthèse des théories élémentale et atomique.
René Descartes (1596 - 1650) émet une théorie corpusculaire non atomique. Pour lui la matière est constituée de tourbillons.
Pierre Gassendi (1592 - 1655) reprend les théories atomiques de l'Antiquité.
Néanmoins, aucun de ces hommes ne dépassera le concept de liaison mécanique entre deux atomes (atomes crochus...).
Il y a alors une modification des théories cosmologiques : héliocentrique avec Nicolas Copernic (1473 - 1543), et il y a avènement de l'expérimentation au détriment de la spéculation.
Nicolas Lémery (1645 - 1715) publie le 1er traité de chimie.
Isaac Newton (1642 - 1727) était essayeur à la Monnaie de Londres. Son travail l'a amené à s'intéresser longuement aux pratiques alchimiques. Ses travaux à ce sujet n'ont jamais été publiés de son vivant mais ont été récemment retrouvés.
Dans son ouvrage "L'Optique", il pose une série de questions et amène des éléments de réponses sous forme de conjectures.
Ainsi, à la Question 31, il caractérise la chimie comme étant le lieu de forces attractives et de forces répulsives qui peuvent se manifester à courte distance. Cela lui permet d'expliquer le déplacement d'un métal dans un sel par un autre métal, et propose ce qui constitue la première échelle d'oxydoréduction des métaux. Il explique l'élasticité des gaz, la cohésion des liquides et des solides,...
On arrive donc à une chimie corpusculaire dépassant le cadre des liaisons mécaniques.