Chimiste français né à l’île Saint-Thomas (Antilles) et mort à Boulogne-sur-Seine. Fils d’un consul de France, Henri Étienne Sainte-Claire Deville obtient, en 1844, deux doctorats, en médecine et en sciences ; il est alors chargé de l’organisation de la nouvelle faculté des sciences de Besançon (1844), où il est aussi professeur de chimie puis doyen (1845-1851). En 1851, il succède à A. J. Balard à l’École normale supérieure de Paris et, en 1853, il est nommé professeur à la Sorbonne en remplacement de J. Dumas. Pendant ses études à Paris, il avait formé à ses propres frais un laboratoire unique en France, aux dires de Würtz.
En 1841, il commence ses études sur l’huile de térébenthine et le baume de Tolu, dans lequel il a découvert le toluène. Par la suite, il entreprend de vastes travaux sur les métaux du groupe du platine, au cours desquels il invente plusieurs procédés d’analyse ainsi que des procédés techniques d’extraction (rhodium, platine). Il s’intéresse aussi aux synthèses minéralogiques, aux propriétés optiques des composés en relation avec leur constitution, à l’étude des résines et des essences. Ses études sur l’aluminium, sa fabrication et ses utilisations, sont justement célèbres, mais sa meilleure contribution à la nouvelle chimie est l’étude des phénomènes de dissociation.
Sainte-Claire Deville a publié plusieurs ouvrages sur l’aluminium, sur la métallurgie du platine et des Leçons de chimie (1868). Il fut nommé membre de l’Académie des sciences en 1861.